Je tiens à vous féliciter pour le travail réalisé dans le cadre de ce rapport. Bien que nous ne partagions pas la même vision du rôle de la France dans l'Otan, je me dois de souligner votre implication et votre excellente connaissance du dossier.
Je souhaitais centrer mon propos sur la rupture charnière que constitue la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'Alliance en 2009, l'impact sur le rôle de la France, l'organisation de ses armées et sa diplomatie.
Aux yeux de mon groupe, la décision de Nicolas Sarkozy constitue une faute. Ce retour au sein du commandement intégré n'a, en effet, rien apporté à la France. Nous ne sommes pas plus respectés de nos alliés qu'auparavant. En 2020, après l'incident impliquant la frégate Courbet en Méditerranée, aucune condamnation de l'attitude d'Ankara n'a émané de Washington. Je ne reviendrai pas sur l'attitude de nos alliés, américains et britanniques, que l'Alliance AUKUS (Australia, United Kingdom, United States) illustre bien. Notre pleine intégration au commandement militaire intégré ne les a pas empêchés d'agir contre nos intérêts dans le Pacifique. Elle a cependant accru notre dépendance aux États-Unis, quels que soient le président et le parti au pouvoir. Pour reprendre l'expression de notre collègue Thiériot, nous dépendons toujours un peu plus du vote de swing states américains.
Au sein du Groupe Rassemblement National, notre ligne est claire et rappelée par sa présidente, Marine Le Pen. Nous ne remettons pas en cause notre appartenance à l'OTAN comme gage de sécurité dans un monde de plus en plus instable et conflictuel, mais nous tenons à la voix singulière de la France. Nous refusons que nos armées soient de plus en plus influencées par le fonctionnement otanien, alors que la France, présente sur tous les océans, a en réalité une vocation mondiale et non uniquement atlantiste. La France doit donc disposer, comme elle l'entend, de ses forces armées pour assurer partout sa souveraineté.
C'est pourquoi, le moment venu, nous sortirons du commandement intégré afin d'assurer notre souveraineté, tout en restant fidèles à nos alliés dans un monde dangereux.
Dans ce contexte, chers collègues, votre double regard m'intéresse pour mieux cerner les impacts sur nos armées du retour au sein du commandement intégré. Pouvez-vous nous dire si ce retour a également impacté notre diplomatie ?