La position de la France diffère souvent de celle de l'Union européenne. En l'occurrence, le commissaire européen Phil Hogan était favorable aux traités de libre-échange à tous crins. Nous ne partagions pas ses vues. C'est contre l'accord avec le Mercosur que j'ai le plus bataillé, avec succès : il aurait eu des conséquences néfastes pour l'environnement et la forêt amazonienne, mais aussi et surtout pour nos éleveurs et nos concitoyens consommateurs de produits carnés.
J'ai toujours été très critique à l'égard des traités internationaux lorsqu'ils présentaient des risques pour l'environnement et la santé publique et lorsqu'ils provoquaient une concurrence déloyale. Je suis résolument favorable à l'Europe, même si je reconnais qu'elle n'est pas parfaite et que nous devons nous efforcer de la modifier. J'ai voté tous les traités communautaires car sans l'Europe, point de salut. En l'état, la PAC fonctionne plutôt bien ; nos agriculteurs reçoivent 9 à 10 milliards d'euros d'aides, même si celles-ci sont parfois versées avec retard. Cependant, on ne peut pas tout accepter.
Nous pouvons nous réjouir de vendre du porc à la Chine et d'exporter notre vin et nos spiritueux. Je suis pour le commerce international et pour les traités internationaux – ils sont indispensables –, mais pas à n'importe quel prix.