Pour celui dont vous parlez, je ne sais pas du tout.
Mon mot d'ordre est : la science, toute la science, rien que la science. Je me fie aux conclusions de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) et d'autres organismes. J'étais sénateur à l'époque de ce débat qui n'a pas été simple et qui partait dans tous les sens. De part et d'autre, les positions favorables ou hostiles aux néonicotinoïdes étaient dogmatiques : cela ne m'intéressait donc pas. Ce que je sais grâce à mes lectures, c'est que ces substances présentent des dangers pour la santé.
S'agissant de l'utilisation des néonicotinoïdes dans la culture de betteraves, je pense que Julien Denormandie a pris une bonne décision qui visait à préserver notre souveraineté. Pas d'interdiction sans solution : il fallait donc accorder cette dérogation, sans quoi nous aurions assisté, au moins en partie, à la disparition de la culture de betteraves.
Lorsque j'étais ministre, ce dossier m'a causé de grandes difficultés. Je me suis rendu sur le terrain à plusieurs reprises en raison de fermetures d'usines – vous connaissez ces questions mieux que quiconque, en tout cas mieux que moi. J'ai toujours affirmé ma solidarité avec les sucriers et betteraviers français.
La France a la meilleure agriculture en Europe. Si nous ne parvenons pas à instaurer des règles européennes, applicables dans tous les pays européens, nous serons forcément plus sévères que les autres : nous adopterons plus de normes et procéderons à plus de surtranspositions, qui nous mettront en difficulté par rapport à nos voisins.
Je ne sais pas où en est ce dossier aujourd'hui puisque je ne le suis plus, mais je répète que Julien Denormandie a bien fait de décider cette dérogation. À l'époque, il aurait été dramatique de ne pas l'accorder.