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Intervention de Didier Guillaume

Réunion du mercredi 29 mai 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Didier Guillaume, ancien ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je n'avais pas compris que c'était l'objet de la convocation qui m'a été adressée. Il me semblait que votre commission d'enquête portait sur la souveraineté alimentaire, non sur les décisions qui ont mis à mal l'agriculture. Selon l'endroit d'où l'on s'exprime, on peut dire que la politique menée par un gouvernement est bonne ou mauvaise. Cela dépend des choix politiques de chacun : les parlementaires votent ou ne votent pas les textes qui leur sont soumis. La souveraineté alimentaire est tout autre chose.

Vous me demandez pourquoi j'ai reproché à l'agriculture de ne pas être assez verdie. Ce n'est pas le sujet ! Le problème n'était pas que la France n'en faisait pas assez mais que certains pays européens ne faisaient rien du tout, ce qui entraînait des distorsions de concurrence au sein du marché européen. C'est pourquoi la Commission européenne, soutenue par de nombreux pays et, notamment, par le chef de l'État français, a voulu encourager le verdissement de l'agriculture.

Quand on m'explique qu'une molécule est cancérigène à 100 %, je décide de l'interdire et j'assume cette décision sans état d'âme. Il était indispensable d'interdire les produits phytosanitaires classés CMR1. En revanche, je crois avoir dit que les instituts de recherche ne travaillaient pas assez vite pour trouver des solutions de remplacement qui sont effectivement essentielles.

Enfin, la définition de l'agroécologie – une notion remise au goût du jour par la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt adoptée en 2014 – est la même en France et dans tous les pays d'Europe. Vous la trouverez dans tous les bons manuels et dans un tas d'ouvrages. Il s'agit tout simplement de cultiver la terre en tenant compte de l'environnement, ce qui n'était pas le cas dans le passé. J'assume le fait d'avoir engagé notre agriculture, dont le modèle n'avait pas changé depuis quarante ans, dans la voie de cette transition agroécologique : cela nous permettra de conserver, à peu de chose près, le même type d'agriculture en nous préoccupant davantage de l'important enjeu environnemental.

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