Je souscris à toutes les déclarations d'amour que vous faites à notre agriculture et nos agriculteurs. Cependant, notre commission d'enquête vise à mettre le doigt sur des décisions qui auraient pu être prises, notamment lorsque vous étiez aux responsabilités, et qui auraient pu mettre à mal notre souveraineté alimentaire et nos filières agricoles – c'est en tout cas la raison pour laquelle je participe à ses travaux.
Au-delà des déclarations d'amour, nos agriculteurs ont besoin de mesures concrètes. J'entends ce que vous dites, s'agissant notamment de la stratégie « De la ferme à la table » : oui au verdissement, non à la réduction de notre agriculture. Je partage cette opinion, mais quelles mesures avez-vous prises dans ce domaine lorsque vous étiez ministre ?
D'une part, vous reprochiez à notre agriculture de ne pas être assez verdie ; or elle est aujourd'hui la plus vertueuse au monde – vous l'avez d'ailleurs dit vous-même dans votre déclaration d'amour. Qu'avez-vous donc fait, en tant que ministre, pour tendre vers ce verdissement que vous jugiez insuffisant ?
D'autre part, êtes-vous réellement convaincu que l'action menée par la France sous votre impulsion n'a pas conduit à la réduction de notre agriculture ?
Vous avez dit à plusieurs reprises : « pas d'interdiction sans solution ». C'est ce que j'ai répété moi-même, ces quinze derniers jours, lors des débats sur le projet de loi d'orientation agricole. Cette formule est-elle réellement appliquée ? Considérez-vous que des solutions ont été trouvées pour remplacer les molécules interdites lorsque vous étiez ministre ?
Enfin, vous avez utilisé à plusieurs reprises le terme « agroécologie », une notion dont il a aussi été question dans l'hémicycle. Pour vous, qu'est-ce que l'agroécologie ? En réalité, on ne le sait pas très bien. Quelles actions avez-vous défendues, en tant que ministre de l'agriculture, au nom de ce principe ?