Je ne le prends pas personnellement. Un ministre agit en vertu d'un mandat du Président de la République et du Premier ministre.
Avez-vous posé la question au DGPE (directeur général de la performance économique et environnementale des entreprises) lorsque vous l'avez auditionné ? Pour ma part, je ne peux vraiment pas vous dire.
Ce que je sais, c'est que je suis un ardent promoteur, militant et acteur de la transition écologique. Dès l'enfance, j'ai bien connu le monde agricole. L'agriculture a changé. Vous avez raison : les agriculteurs n'utilisent pas des produits phytosanitaires pour se faire plaisir. D'abord, ils coûtent de plus en plus cher. Et puis on ne peut pas se fonder sur la situation d'aujourd'hui pour raisonner à propos du passé. Dire « on n'aurait pas dû faire ça », c'est bien sympathique, mais l'état d'esprit n'était pas le même et l'état d'avancement de la science non plus. Je ne montrerai donc jamais du doigt des agriculteurs qui utilisent des produits phytosanitaires. Mais tous ceux que j'ai rencontrés sont d'accord pour dire qu'il faut essayer de s'en passer. Dans certains secteurs, ce n'est pas possible ; dont acte. En tout cas, il faut réduire leur utilisation, tout en essayant de maintenir du rendement. C'est le rôle des acteurs économiques, des chambres d'agriculture, des instituts que de trouver de nouveaux moyens de le faire. La mécanisation fait partie des sujets de réflexion ; les OGM (organismes génétiquement modifiés) et NBT (nouvelles techniques de sélection) aussi.
Je n'associe pas la réduction du recours aux produits phytosanitaires à une baisse de productivité : cela empêcherait d'équilibrer l'économie agricole.