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Intervention de Didier Guillaume

Réunion du mercredi 29 mai 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Didier Guillaume, ancien ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Les négociations sur le Pacte vert ont été entamées par Stéphane Travert ; je les ai poursuivies, et c'est Julien Denormandie qui a conclu l'affaire sous la présidence française de l'Union européenne.

Tout le monde était d'accord pour verdir l'agriculture européenne et pour les éco-régimes. Hélas, les négociations avec le commissaire à l'agriculture ont été compliquées, pour la simple raison qu'il y a deux types de pays en Europe et qu'ils n'ont pas les mêmes habitudes, ni les mêmes règles – nos amis polonais n'étaient pas intéressés par les mêmes choses que nous. Avec l'accord du Président de la République et du Premier ministre, j'ai donc réinstitué le triangle de Weimar agricole. Il me semblait important que la France, l'Allemagne et la Pologne avancent ensemble – d'autant plus que le commissaire à l'agriculture, Janusz Wojciechowski, était polonais – pour que le verdissement de la Politique agricole commune (PAC), sur lequel tous les syndicats, y compris le syndicat majoritaire, étaient d'accord, n'ait pas de conséquences négatives pour l'agriculture française. Nous sommes tout de même, historiquement, la grande agriculture de l'Europe.

Nous devons montrer à nos concitoyens que nous allons dans le sens de leurs attentes, mais il n'était pas acceptable que le Pacte vert se traduise par moins de production et moins de surface arable. Je suis allé dans tous les pays européens pour affirmer la position de la France : oui au verdissement, non à la disparition d'une partie de notre agriculture. Nous nous sommes battus jusqu'au bout, durant des dizaines de réunions, pour que les agriculteurs français retrouvent ce qu'ils avaient à retrouver dans le premier et le deuxième piliers. Cela n'a pas été simple et nous n'avons pas été totalement satisfaits du résultat final – c'est le propre des compromis.

Après mon départ, il y a eu beaucoup d'évolutions. Au moment la crise agricole, le Président de la République est revenu en quinze jours sur des mesures qui avaient fait l'objet de trois ans de négociations. Il a réaffirmé le double objectif de la production et de la protection de l'environnement, en insistant sur le fait que le second ne doit pas avoir pour conséquence la disparition de pans entiers de notre agriculture.

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