Le mouvement vers le bio est un mouvement extraordinairement puissant de ces deux dernières décennies, qui a atteint des taux de croissance fabuleux. J'ai fait de cette appétence des consommateurs un élément central de notre stratégie, parce que nous sommes le leader du bio. Tout d'abord, nous sourçons des produits bio : parmi nos 30 000 producteurs partenaires, 5 000 sont bio. Nous nous sommes engagés sur des volumes et des prix pour la marque Carrefour Bio afin de soutenir des conversions au bio, qui sont particulièrement complexes. Nous avons également ouvert des points de vente, qu'il s'agisse du modèle du shop-in-shop, du magasin dans le magasin, ou de magasins spécialisés.
Le covid, en créant une tension très forte sur l'approvisionnement, a conduit à privilégier le conventionnel. Ensuite, sous l'effet de l'hyperinflation, le marché du bio a calé. Il n'est pas entré dans une phase de déclin profond mais sa croissance a cessé, avec des conséquences lourdes pour certains agriculteurs. Certains s'étaient engagés dans des conversions au bio sans être nécessairement soutenus par une enseigne et se sont retrouvés au milieu de gué, sans savoir comment faire pour assumer les coûts de conversion en l'absence d'un marché.
Je reste convaincu que c'est un moment difficile de tassement mais que l'appétence pour le bio va demeurer. Nous continuons à investir, avec 200 produits bio à moins de 2 euros afin de combattre l'idée de cherté du bio et d'aider les consommateurs à y avoir accès. Nous continuons à ouvrir des magasins Bio c' Bon et So.bio et à investir dans cette filière aux côtés du monde agricole, parce que c'est une tendance forte, qui exprime une envie de qualité alimentaire. Les derniers chiffres montrent un frémissement de progression de la filière bio.