Vous avez dit tout à l'heure que certains produits proposés ne peuvent provenir de France en raison de volumes produits insuffisants. Soit, mais, dans ce cas, l'inverse devrait également être vrai si l'on travaille en filière. Si j'en crois votre dernière réponse, vous avez même le pouvoir d'en créer de toutes pièces, à plus forte raison si Carrefour s'associe avec les nombreux autres grands acteurs français de la distribution ayant également une envergure européenne, sinon mondiale. Je sais que les ententes sont très surveillées, mais une telle démarche pourrait-elle survenir, pourvu qu'elle soit légale ?
Imaginons en effet un ministre de l'économie souhaitant approvisionner l'ensemble du marché français en clémentines ou en citrons produits sur notre territoire – je reprends volontairement l'exemple des agrumes que vous utilisiez tout à l'heure. Auriez-vous le droit de vous mettre autour d'une table avec Les Mousquetaires ou E. Leclerc dans l'optique de mettre vos capacités au bénéfice de nouvelles filières françaises qui pourraient s'implanter sur la durée ?
La même question pourrait être posée à propos du textile – nous nous éloignons de l'alimentaire, mais vos hypermarchés proposent également des vêtements. Venant de Picardie, le lin me tient à cœur. Or si celui-ci est produit en Europe et particulièrement en France, il est transformé en Asie avant que les articles ne soient proposés chez nous, notamment dans les magasins Carrefour. Auriez-vous le droit de créer une filière du lin et, si non, cela vous intéresserait-il, notre but étant de faire progresser les choses ?