C'est une question intéressante à laquelle il ne me sera pas facile de répondre de manière univoque ou totalement objective, étant donné que, par nature, je souhaite que notre fonction soit davantage prise en compte dans l'ensemble de la filière de l'agroalimentaire.
Ces dernières années, certes à l'occasion de crises qui peuvent aussi servir à cela, mais aussi à l'initiative du ministre de l'économie, un travail de filière a été entrepris et le rôle de la grande distribution a été davantage reconnu. Replongeons-nous dans le contexte du covid, notamment des premières semaines, lorsque la question de la continuation d'un approvisionnement satisfaisant s'est posée.
Après le covid est arrivée l'hyperinflation. Nous avons été convoqués et nous avons reçu des demandes, ce qui signifie que l'engagement de la grande distribution était nécessaire, notamment vis-à-vis des industriels. De nouveau, nous avons été pris en compte.
Tout cela a-t-il débouché sur une structuration de l'ensemble de la filière et sur une reconnaissance plus juste de notre rôle ? Il est probable que la réponse soit : « Insuffisamment. » Il n'empêche que la compréhension de notre rôle logistique et de nos capacités particulièrement importantes en matière d'approvisionnement a progressé. À cet égard, comme je le disais en introduction, il me semble que les parlementaires ont un rôle essentiel à jouer en ce sens, au travers de cette commission d'enquête mais aussi des textes à venir, à commencer par celui déjà surnommé « Egalim 4 ».
L'idée absolument stérile et pour tout dire ridicule selon laquelle il convient de renforcer les industriels et les agriculteurs contre les distributeurs, c'est tout ce qui ne fonctionne pas ! Nous n'avançons que si nous travaillons en filière et, j'y insiste, je crois que les prochains textes que vous allez construire seront très importants.