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Intervention de Mélanie Thomin

Réunion du mercredi 29 mai 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMélanie Thomin :

Je vous remercie, messieurs, pour ces éléments très éclairants à l'heure où nous cherchons tous à répondre au mal-être et à la colère du monde agricole et à proposer des solutions à nos filières. Ces dernières font notre souveraineté alimentaire, mais certaines ont été durement fragilisées ces dernières années.

J'aurai trois questions, évidemment liées.

La première porte sur la rémunération des agriculteurs. Les données publiées par l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires (OFPMPA) permettent de connaître la répartition de la valeur créée par la vente de différents produits alimentaires. Par exemple, en 2022, un yaourt nature moyen – je mentionne ce produit car je viens d'un territoire où la filière laitière est très importante – était vendu à 2 euros le kilo. Sur cette somme, il y avait 10 centimes de TVA, 67 centimes de marge brute pour le distributeur, 98 centimes de marge brute pour l'industriel agroalimentaire et seulement 25 centimes pour le producteur et l'achat de la matière première. Comment s'explique cette répartition et pourquoi la part de la matière première est-elle 2,5 fois inférieure à la marge du distributeur et 4 fois inférieure à celle de l'industriel ?

Ma deuxième question a trait à la potentielle tromperie du consommateur, sentiment dont les agriculteurs font état de plus en plus fréquemment. Je prendrai cette fois l'exemple du beurre de la marque Président. L'immense majorité des consommateurs pensent que ce produit est d'origine française alors qu'il contiendrait parfois, à en croire les agriculteurs, du lait irlandais. J'aimerais donc vous entendre sur la provenance des matières premières des produits sous vide et à plus forte raison des produits transformés. Votre groupe encourage-t-il la production alimentaire locale, qui permet de réduire l'empreinte carbone des produits et qui favorise les savoir-faire régionaux ? Il me semble que la question de l'étiquetage est prégnante dans ce domaine.

Enfin, vous avez longuement évoqué le poids de Carrefour Europe dans les négociations à l'échelle du continent. Alors que vous êtes également le troisième distributeur mondial, défendez-vous une politique pour favoriser les débouchés commerciaux des produits agricoles français à l'international ? En d'autres termes, profitez-vous de votre poids et de votre présence mondiale pour créer des filières d'export pour nos produits nationaux ?

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