Avant 2022, nous achetions uniquement au niveau national. Toutefois, nous avions des alliances : l'une, avec Système U, était locale ; une autre, avec Tesco PLC, était internationale. Lorsque nous y avons mis fin, nous avons décidé de ne plus conclure d'alliances supranationales ou avec d'autres acteurs internationaux, parce que ce n'est pas un modèle adapté à notre industrie, ni un modèle de nature à favoriser les bonnes relations avec les grands industriels. L'année dernière, nous avons mené quatre négociations uniques, au niveau européen, avec les plus grands groupes mondiaux ; cette année, nous en mènerons une vingtaine et nous nous présenterons comme un acteur européen, parce que c'est ce que nous sommes. Nous parlons ici exclusivement de très grandes multinationales. L'idée est que Carrefour achète avec Carrefour – Carrefour Italie avec Carrefour Espagne, Carrefour France, Carrefour Belgique – et pas avec d'autres acteurs : il ne s'agit donc pas d'une centrale au sens où on l'entend parfois, dont les participants n'ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres. Nous menons une négociation unique qui aboutit à une facturation unique, à une chaîne logistique unique et à des plans d'affaires uniques, de manière à gagner en efficacité et en puissance de négociation. Quand on est face à Procter & Gamble ou à PepsiCo, on évite de fragmenter les marchés. Ils procèdent à l'inverse, ce qui est assez logique, avançant qu'en Italie, ils veulent vendre en Italie. Nous leur proposons de vendre à une même entreprise, dans le cadre d'une négociation unique. Celle-ci a lieu en Espagne, où sont traditionnellement installés nos pôles de compétences pour les achats, composés de nos équipes dont l'expertise est la plus avancée.