Durant toute cette audition, j'ai traversé des phases de doute et de conviction. Au départ, l'idée de développer les centres de santé m'a semblé excellente, mais certains arguments m'ont interrogé – ce qui me conduit à revenir sur certains points pour les clarifier.
En réponse à monsieur Villebrun, je précise que je n'ai pas « émis d'hypothèse ». Votre collègue a expliqué que les médecins libéraux pouvaient potentiellement demander aux patients de revenir afin de multiplier les actes ; j'ai simplement fait remarquer que cela pourrait être également le cas dans d'autres contextes.
Serait-il possible d'avoir une estimation du coût d'un centre de santé pour une collectivité ?
Vous mentionnez la possibilité d'atteindre un taux de 100 % de prise en charge par les maisons et centres de santé. Cependant, vous dites aussi n'être pas nécessairement favorable à la coercition.
Dans le système actuel, les études de certaines personnes sont majoritairement financées par la solidarité nationale, c'est-à-dire par des budgets publics. Une fois diplômées, ces personnes voient leurs salaires également pris en charge par la collectivité – donc à nouveau par de l'argent public : on parle ici des fonctionnaires. Je comprends le principe d'un investissement de l'argent public par les collectivités, mais cela soulève des questions : d'un côté, on souhaite garantir certaines sécurités d'emploi, financées en amont et en aval par la solidarité nationale ; de l'autre, on observe une opposition à toute forme de coercition, alors même que les collectivités manquent parfois de moyens.
Dans ma circonscription, par exemple, il n'y a qu'une commune de plus de 7 800 habitants. Les budgets des communautés de communes sont limités. Cela signifie que les collectivités capables de payer pourront créer des centres de santé, tandis que celles qui n'en ont pas les moyens verront leur population potentiellement privée de soins adéquats. Ce sont des questions importantes à considérer.
Vous avez mentionné l'augmentation des actes des professionnels libéraux. Dans les centres de santé, il y a peut-être aussi une augmentation des actes en raison de cette hausse. C'est en tout cas une réalité que je souhaite souligner.