Intervention de Frédéric Villebrun

Réunion du mercredi 5 juin 2024 à 17h15
Commission d'enquête sur les difficultés d'accès aux soins à l'hôpital public

Frédéric Villebrun, co-président de l'USMCS :

Je considère que l'objectif de 100 % de prise en charge par les maisons de santé et centres de santé est pertinent.

Toutefois, il est essentiel de fournir aux professionnels les étapes nécessaires pour y parvenir. Lorsqu'on leur demande de changer leur mode de fonctionnement sans leur offrir les moyens d'y parvenir, notamment en modifiant leur mode de rémunération, les médecins libéraux ne peuvent pas s'adapter.

En effet, lorsque 80 % d'une génération de médecins ne s'installe pas en libéral, cela représente un vivier considérable de professionnels potentiellement intéressés par une installation en centre de santé. Il est crucial de franchir cette étape. On est capable de mobiliser 1,4 Md€ pour soutenir les actes médicaux : si cette somme était allouée aux collectivités territoriales pour financer le reste à charge qui leur incombe, le potentiel de création de centres de santé serait démultiplié.

Certaines collectivités sont déjà prêtes à investir dans la santé, même si ce n'est pas leur compétence principale. En d'autres termes, si on leur attribue cette compétence et qu'on les finance, quelle collectivité refuserait de répondre aux besoins de ses administrés en créant un centre de santé ?

Il suffit de résoudre quelques points pour que tout se débloque. La profession est partagée entre les libéraux et les professionnels en centre de santé ; mais il y a de la place pour tous. Les médecins libéraux pourraient envisager de rejoindre des centres de santé s'ils étaient situés à proximité de leur domicile. Avec les conditions décrites, cela ne coûterait pas des sommes exorbitantes. Nous avons la capacité de réaliser cela rapidement, avec les ressources humaines nécessaires et une volonté politique locale affirmée.

Il suffit de modifier la loi en précisant qu'il est possible de créer des centres de santé. L'État, par l'intermédiaire des agences régionales de santé, distribuera des subventions aux équipes.

Nous disposons de professionnels et de ressources humaines dans de nombreuses collectivités, que ce soit au niveau des communautés de communes, des départements ou des régions, ce qui permettra de créer davantage de centres de santé qu'il n'en existe actuellement.

Je pense que tout peut s'organiser ainsi. Ensuite, les médecins libéraux auront la possibilité de travailler dans ces structures ou de rester en libéral. À cet égard, les choses s'équilibreront naturellement. Quoi qu'il en soit, on aura une véritable réponse à la désertification médicale, ce qui n'est nullement le cas à ce jour.

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