Je vous remercie, monsieur Villebrun, pour votre proposition d'un maillage territorial à laquelle j'adhère totalement. Il est indéniable que les centres de santé sont en nombre insuffisant et qu'ils sont insuffisamment reconnus et soutenus. Leur modèle économique est fragile et le système actuel n'est pas conçu pour eux.
Votre démonstration était limpide, madame Chastang, et je vous en remercie. Opposer un peu de bon sens et une réflexion globale à une simple réponse curative et à une logique de marchandisation des soins ne fait pas de mal.
J'ai observé des maisons de santé sans projet de santé, où l'on investit des millions d'euros d'argent public et où des médecins libéraux augmentent le montant de la consultation après dix-huit heures, afin de réduire la file de patients dans leur salle d'attente.
Lorsque l'on défend un modèle alternatif qui, objectivement, n'enlève rien au modèle libéral, on se heurte à des oppositions. J'ai entendu dire que financer les centres de santé revenait à « financer la baisse du temps médical ». J'ai entendu parler de « médecine bolchévique » par des médecins viscéralement opposés au salariat de leurs collègues. J'ai également entendu parler de « concurrence déloyale ». J'imagine que vous avez eu connaissance de propos similaires.
Vous avez commencé à présenter quelques leviers pour développer les centres de santé communaux ou associatifs : le financement forfaitaire, l'engagement des collectivités en lien avec la formation, etc. Ces centres pourraient devenir des outils efficaces pour lutter contre la désertification médicale. Pensez-vous qu'il serait nécessaire de rehausser le taux de la « subvention Teulade » pour les centres de santé associatifs ?
Les centres de ma circonscription m'ont alerté sur la question de la taxe sur les salaires et sur son inadaptation à l'emploi de médecins, car elle pousserait in fine à embaucher à de faibles niveaux de rémunération. J'aimerais connaître votre avis sur ce sujet.