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Intervention de Frédéric Villebrun

Réunion du mercredi 5 juin 2024 à 17h15
Commission d'enquête sur les difficultés d'accès aux soins à l'hôpital public

Frédéric Villebrun, co-président de l'USMCS :

S'agissant l'attractivité, il est essentiel de souligner qu'un jeune professionnel satisfait de son exercice en centre de santé n'a aucune raison de passer en libéral. La problématique ne réside pas dans la manière de recruter plus de professionnels libéraux, surtout face à la désaffection pour un exercice dans ce cadre.

Il faut inverser le modèle et trouver un véritable financement pour les centres de santé, ce qui n'est pas le cas actuellement. Le financement des centres de santé diffère de celui du libéral. Il est impératif de parvenir à un financement forfaitaire. Ce modèle a prouvé son efficacité dans les expérimentations.

Cependant, nous sommes bloqués par la volonté de transposer ces forfaits à un exercice libéral qui, par nature, ne peut les accepter. Les libéraux, en raison de leur liberté de pratiquer autant d'actes qu'ils le souhaitent, ne peuvent être soumis à ces forfaits.

Si l'on parvient à établir un financement distinct pour les centres de santé et pour les libéraux, on pourra favoriser le développement de centres de santé à vocation de service public. Ces centres répondraient à la demande des jeunes et permettraient des passerelles avec les différents services publics de santé, tels que la protection maternelle et infantile (PMI), les services de médecine scolaire et l'hôpital. En effet, de nombreux jeunes souhaitent exercer de manière mixte.

Ainsi, en mettant en place des services publics territoriaux et des contrats permettant des passerelles pour ces jeunes professionnels, on stabiliserait l'ensemble du système de santé. Cela offrirait également des opportunités de mobilité géographique pour ces jeunes, voire pour des professionnels plus expérimentés.

En effet, lorsqu'on est contraint de se désinstaller en libéral, il est peu probable que l'on souhaite se réinstaller en libéral, surtout quand on sait que les jeunes générations ne désirent pas rester quarante ans dans un même territoire.

Cette situation constitue également une réponse à la coercition. Disposer d'un réseau, d'un maillage territorial et national de centres de santé et de services publics permettrait de garantir une offre pérenne, sous le contrôle de la puissance publique, assurant ainsi une continuité sur l'ensemble du territoire français.

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