Intervention de Hélène Colombani

Réunion du mercredi 5 juin 2024 à 17h15
Commission d'enquête sur les difficultés d'accès aux soins à l'hôpital public

Hélène Colombani, présidente de la Fédération nationale des centres de santé (FNCS) :

Les hôpitaux peuvent également être gestionnaires de centres de santé et cet aspect mérite d'être souligné : par exemple, à Marseille, l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a ouvert des centres de santé dans les quartiers nord. Il existe un projet visant à établir un réseau de ces centres.

Par ailleurs, certains centres de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne (Fehap) sont adossés à des hôpitaux. Des hôpitaux de proximité ont également ouvert des centres de santé, répondant ainsi à une notion de gradation des soins.

En effet, lorsqu'on parle de « structuration du système de santé », il est essentiel de considérer les soins primaires et l'hôpital, mais il faut aussi imaginer une structure intermédiaire. Cette structure, sans avoir la même envergure qu'un hôpital, pourrait répondre à un certain nombre de besoins. L'hôpital de proximité en est une déclinaison. Les recommandations de l'OMS et les exemples observés en Afrique illustrent bien cette idée.

Lors de mes formations dans des universités francophones sur la gestion de centres de santé en Afrique, les acteurs locaux m'ont expliqué qu'il existe différents niveaux de soins : les postes de soins, avec seulement un infirmier ; les centres plus structurés, avec un médecin ; puis les centres de santé, qui assurent une surveillance médicale en journée sans hospitalisation ; et enfin les hôpitaux, avec un plateau technique étendu.

Cette gradation des soins permet de mieux répartir les patients selon leurs besoins. Actuellement, en l'absence d'une telle gradation, les services d'urgence se retrouvent submergés par des patients qui ne relèvent pas forcément de leur compétence. Réfléchir à des structures permettant une prise en charge en journée et assurant une partie de la permanence des soins favoriserait un meilleur suivi et un parcours plus adapté pour les patients.

Nous avons également signé une convention avec la FHF. De nombreuses expérimentations sont en cours, notamment avec des postes partagés de praticiens et des consultations avancées.

Concrètement, cela permet de proposer des consultations spécialisées dans des centres de santé en secteur 1. Nous savons qu'il est difficile d'accéder à des spécialistes en secteur 1, mais cela permet également de créer des parcours pour les patients, d'éviter des étapes intermédiaires et de favoriser le partage des connaissances. Cela facilite l'accès aux plateaux techniques de manière plus rapide.

En cas de problème, les professionnels se connaissent, peuvent se contacter directement et ainsi éviter de passer par les urgences pour une hospitalisation. Par exemple, en gériatrie, il n'y a souvent aucune valeur ajoutée à envoyer les patients aux urgences pour un problème de dénutrition rapide. Il est plus pertinent de les hospitaliser directement pour qu'ils soient orientés.

L'objectif est de mettre en place un système d'approche basé sur le contact direct entre les services, grâce à une communauté professionnelle de parcours. Cette démarche est rendue possible par les parcours des professionnels entre les deux structures.

Actuellement, nous ne disposons pas de ces parcours professionnels facilités, en raison des statuts et d'autres motifs. En termes d'attractivité pour les professionnels, cette mixité est également très intéressante. Les professionnels ne souhaitent pas forcément se limiter à une seule activité dans leur semaine de travail. Avoir plusieurs champs d'activité est enrichissant pour eux.

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