En ce qui concerne la gouvernance, sur laquelle vous nous interrogez, nous faisons face à une difficulté : les hôpitaux possèdent une certaine organisation, tandis que l'ambulatoire manque de structuration et de missions clairement définies.
Lors de la réforme « Debré », un volet hospitalier a été prévu, mais le volet ambulatoire n'a pas été mis en œuvre. Il est inutile de revenir sur le passé, mais cette absence se fait cruellement sentir. Pour gérer efficacement l'amont de l'hôpital, il est indispensable de structurer les soins primaires et de définir leurs missions. Les soins programmés en font partie, mais il existe d'autres aspects à considérer.
La FNCS contribue aux travaux du Haut-Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM). Ce dernier a publié un rapport exhaustif sur l'avenir des soins primaires, recommandant de partir des besoins des patients. Quels services doivent offrir les soins primaires ? Il s'agit de consultations, de visites à domicile, de soins non programmés, de prévention, d'éducation thérapeutique et de soins palliatifs.
Actuellement, nous disposons de divers types de prestataires de soins, mais ils fonctionnent de manière relativement individuelle. Bien que la tendance actuelle soit de structurer des équipes de soins primaires, dont font partie les centres de santé, ces initiatives demeurent minoritaires face aux enjeux actuels.
Les centres de santé représentent actuellement environ 6 % de l'offre de soins ambulatoires. Nous observons une augmentation du nombre de ces centres, malgré les difficultés et le manque de soutien. En revanche, le terrain et les patients sollicitent leur installation, car ils apportent une réponse structurée à leurs besoins.
Dans une structure, disposer d'une équipe permet de s'appuyer sur les infirmières pour des consultations, même lorsque les consultations médicales sont complètes. Les centres de santé disposent d'un plateau technique permettant de réaliser des échographies et divers bilans, évitant ainsi d'adresser le patient à l'hôpital « pour rien ».
Le potentiel organisationnel des centres de santé pourrait être renforcé, comme la biologie de proximité. De nombreuses améliorations sont envisageables, mais il est également nécessaire de réfléchir au modèle économique. Actuellement, les centres de santé ne bénéficient pas d'un soutien suffisant, alors même que leur modèle économique doit être consolidé au regard des missions qu'ils rendent.