J'ai le plus grand respect pour la réflexion d'une grande rigueur que conduit Mme Batho sur ces sujets, mais une audition tenue dans le cadre de la commission d'enquête sur les produits phytosanitaires amène à la nuance. Laurence Huc, chercheuse à l'Inrae, qui conduit des collectifs anti-pesticides, a montré combien la complexité du sujet oblige à reconnaître plusieurs points de vue. Même l'adjectif « cancérigène » fait débat parmi les scientifiques ! Selon le profil des interlocuteurs, l'approche diffère : des toxicologues vont admettre le caractère cancérigène du glyphosate en se fondant sur la perturbation du métabolisme cytoplasmique, alors que des cancérologues rejetteront le terme du fait de l'absence d'altération de l'ADN nucléique. Pardon pour ce jargon, mais il est nécessaire si l'on se place du point de vue scientifique.
Cette complexité nous persuade qu'il n'y aura pas d'agriculture sans une certaine forme de soin et de santé des plantes.