Alors que le changement politique en Martinique vers une autonomie alimentaire est en cours, en développant les filières de diversification agroécologique de manière endogène, un constat amer est fait : plus de 80 % de l'aide européenne Posei (programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité) aux revenus agricoles, soit 95 millions d'euros sur 115, est consacrée à des monocultures de banane et de canne à sucre, contre moins de 5 % pour les productions végétales écoulées sur le marché local. De plus, cette aide profite à moins de 25 % des agriculteurs : 75 % d'entre eux sont abandonnés.
Il est nécessaire de rééquilibrer et de démocratiser l'enveloppe Posei. Cela peut se faire grâce à l'ouverture de l'aide aux revenus au plus grand nombre d'agriculteurs et d'organisations syndicales, à l'expérimentation d'un dispositif d'aide forfaitaire qui encourage l'agroécologie dans l'exploitation de nos terres agricoles, et enfin à la territorialisation de la gestion du Posei, afin de mieux prendre en compte les spécificités locales.
Les modifications du programme Posei sont du ressort de l'État. Mais je dénonce la tentative de blocage du lobby d'agrobusiness Eurodom, qui s'y oppose. Acceptez-vous de nous soutenir et d'accompagner politiquement ces changements ?