Je suis particulièrement touchée par l'engagement de Laurence Fischer, qui nous a conduits à lui proposer de rejoindre le ministère des affaires étrangères. Elle a occupé le poste d'ambassadrice du sport pendant plusieurs années, ce qui lui a permis de promouvoir ses actions, en France comme à l'international. Aujourd'hui, le sport est en lien avec tout l'écosystème associatif de protection des femmes et est de plus en plus utilisé pour la reconstruction des femmes victimes de violences. Son exemple a donc déjà eu un impact.
Le sujet de la recherche de femmes pour occuper les postes de direction m'intéresse tout particulièrement. Tant que ce problème, qui se retrouve dans de nombreux autres domaines, ne sera pas résolu au sein des entreprises ou des administrations, il ne pourra pas l'être dans le sport. Nous avons dû, avec l'aide des parlementaires, mener un bras de fer contre le mouvement sportif pour parvenir à inclure des mesures sur la parité et l'égalité des femmes et des hommes dans la loi. Ce combat doit être mené en gardant à l'esprit que le sport fait partie intégrante de la société, et qu'il ne doit pas être laissé de côté. J'espère ainsi que l'héritage des Jeux olympiques sera d'intégrer pleinement le sport à tous les sujets de société, y compris la discrimination envers les personnes homosexuelles ou transsexuelles. J'ai mis en place un groupe de travail dédié à l'inclusion des personnes homosexuelles ou transsexuelles dans la pratique sportive, qui poursuit aujourd'hui son travail et donne aux mouvements sportifs la possibilité de s'exprimer, sous l'œil attentif de l'État qui veille en permanence au respect et à l'inclusion de chacun dans la pratique sportive.
Trouver des femmes nécessite de mener un véritable chantier sur le bénévolat, notamment en prêtant une attention particulière à la manière dont les bénévoles sont recrutés au sein des associations. Il est également nécessaire de faciliter l'engagement des femmes, afin qu'elles puissent, en plus de leur vie de famille et professionnelle, s'investir dans le sport et dans l'associatif. Cela permettra à des femmes de monter petit à petit à la présidence des associations, puis des comités départementaux, des ligues et enfin des fédérations. Il existe déjà un certain nombre de dispositifs, financés conjointement par le ministère et le CNOSF, qui permettent à des femmes et à des sportives de gagner en confiance pour postuler et accéder à des postes de présidentes. Les femmes, principalement celles qui prennent la parole pour l'égalité, ou qui occupent des postes d'adjointes ou de présidentes de commissions, doivent oser postuler et se lancer. Le chemin d'accès à ces postes doit être facilité depuis la base, que sont les associations, jusqu'aux fédérations.