Intervention de Pierre Delavène

Réunion du lundi 27 mai 2024 à 14h30
Commission d'enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité

Pierre Delavène, directeur du Cours Cochet-Delavène :

Il n'y a pas eu d'affaires au sein de notre cours entre enseignants et élèves.

Les seuls faits qui m'ont été rapportés ces dernières années concernaient un cas de harcèlement entre élèves : un homme d'une cinquantaine d'années harcelait une femme d'une trentaine d'années, qui s'est rapprochée de nous. Il est très difficile d'agir lorsqu'on n'a pas de preuves mais elle a heureusement pu nous montrer une série de mails sexistes et l'homme a été exclu de l'école.

Je peux donner un autre exemple, qui montre que la parole se libère. Il y a six mois, une jeune femme m'a demandé durant un cours si elle pouvait monter sur scène pour faire une confidence. Elle a dit devant une trentaine d'élèves qu'elle avait été violée un an plus tôt. Cela ne s'est pas produit dans le monde du spectacle ou du cinéma, mais le fait qu'une élève prenne la parole de cette manière dit quelque chose de l'état d'esprit du moment. Cela a été difficile à gérer ; nous avons dit à cette jeune femme qu'il fallait qu'elle se protège et qu'elle porte plainte.

S'agissant du consentement, cela fait plusieurs années qu'un professeur ne peut toucher ne serait-ce que l'épaule d'un élève sans lui avoir demandé préalablement s'il était d'accord. Au début, cela faisait sourire les élèves mais, en réalité, c'est une très bonne chose car nous avons tous un rapport différent au corps et cela permet de mettre des barrières.

Il se passe certainement des choses au sein des écoles, mais je crois qu'il faut surtout sensibiliser les élèves à ce qui arrive après. Nous ne représentons que quatre écoles, mais il y en a beaucoup d'autres, et sur les quelque 10 000 comédiens qui sont formés chaque année, seul un petit nombre sera appelé à faire ce métier. La compétition est terrible et il faut sans doute un changement d'état d'esprit.

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