Je suis le chef du service agricole au sein de la représentation permanente de la France auprès de l'Union européenne, l'un des services de ce poste diplomatique qui a pour charge de transmettre la position de la France à nos interlocuteurs de la Commission, du Conseil et du Parlement européens. Nous n'élaborons pas les positions, nous les défendons. Nous collectons des informations sur les rapports de force et sur l'actualité bruxelloise pour nourrir et éclairer les autorités françaises. Toutes les positions sont systématiquement interministérialisées au sein du secrétariat général pour les affaires européennes. Le pôle service agricole au sein de la représentation permanente couvre à la fois la partie agricole – mise en œuvre de la PAC, suivi des marchés, signes de qualité –, la partie sanitaire, phytosanitaire, et l'interface entre agriculture et environnement, en articulation avec les autres services de la représentation permanente.
La France reste une voix qui compte au niveau européen en matière agricole et alimentaire, non seulement du fait de sa position de puissance agricole mais aussi parce qu'elle est le premier bénéficiaire des aides de la Politique agricole commune. Nous sommes un État membre particulier de ce point de vue, qui bénéficie de l'écoute de ses partenaires. Cela s'est manifesté ces dernières années dans la montée en puissance de la notion de souveraineté alimentaire et de réduction de nos dépendances stratégiques. La France a vraiment contribué à faire émerger ce sujet, qui a pris sa pleine dimension lors du sommet de Versailles en 2022, où les produits alimentaires ont été définis comme un objectif majeur au même titre que les médicaments, par exemple.