Intervention de le professeur Rémi-Henri Salomon

Réunion du mercredi 29 mai 2024 à 17h15
Commission d'enquête sur les difficultés d'accès aux soins à l'hôpital public

le professeur Rémi-Henri Salomon, président de la commission médicale d'établissement centrale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, président de la conférence des présidents de commission médicale d'établissement de centre hospitalier universitaire (CHU) :

Je suis d'accord : une seule personne est plus efficace pour assumer ce rôle. Comme l'a mentionné madame Rivière, le directeur peut avoir un parcours différent, mais cela ne fait pas vraiment partie de notre culture – contrairement à l'Amérique du Nord où un tiers, voire la moitié des hôpitaux, sont dirigés par des médecins. Vous avez par ailleurs mentionné le président de l'université, qui est élu, ce qui constitue une différence notable.

Ensuite, la médicalisation de la gouvernance, comme l'a souligné madame Rivière, nécessite un bon fonctionnement entre le directeur d'hôpital et la communauté médicale. Dans ce cadre, les commissions médicales ont pour prérogative de définir la politique médicale et nous avions même proposé une co-décision sur les projets médicaux ou une co-nomination des responsables et des directeurs stratégiques médicaux. Il est essentiel que le chef d'établissement, qui demeure le seul responsable devant la loi malgré les réformes récentes, soit étroitement associé à la communauté médicale sur les questions purement médicales.

S'agissant des questions de recherche et d'enseignement, il est nécessaire de renforcer l'association avec les doyens. J'insiste en effet sur l'importance de la qualité de la formation, qui ne se limite pas à l'enseignement théorique dispensé sur les bancs de la faculté. La formation en stage à l'hôpital revêt également une importance capitale. Les communautés médicales et les directions hospitalières doivent donc être étroitement impliquées dans la réflexion sur la formation, qu'il s'agisse des médecins ou des infirmiers.

Malheureusement, il existe souvent un écart significatif entre les écoles d'infirmiers et les stages hospitaliers, ce qui est préjudiciable. Il est impératif de travailler ensemble pour combler ce fossé. Actuellement, les lieux d'échanges et de réflexion partagée sont encore trop rares, que ce soit pour les infirmiers, les autres professions paramédicales ou les médecins. Je déplore cette situation et estime qu'une réflexion commune s'impose, pour les raisons évoquées précédemment.

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