Chaque agence régionale de santé (ARS) définit le nombre d'internes dans chaque discipline. Il serait pertinent de consulter les doyens, les directeurs d'agence régionale de santé et les groupements hospitaliers de territoire (GHT). Selon moi, cette première étape d'analyse des besoins, suivie de l'ajustement du nombre d'internes en fonction de ces besoins, est très imparfaite. Il est donc nécessaire d'aller plus loin dans ce processus.
Il n'est pas aisé de retenir les médecins dans les zones rurales ou certaines zones périurbaines peu attractives. Les études de médecine sont longues, et beaucoup de jeunes y renoncent en raison de leur durée et des contraintes financières, surtout lorsqu'ils proviennent de milieux sociaux modestes. Bien qu'il existe des bourses, il faudrait aller plus loin pour deux raisons. Premièrement, lorsqu'on a grandi dans un endroit, on est, selon moi, plus enclin à y rester et à y exercer. Deuxièmement, les maladies ont de nombreux déterminants sociaux. Il serait intéressant de favoriser une plus grande mixité sociale au sein du corps médical.
Si nous encouragions les jeunes des banlieues et des zones rurales, qui renoncent non pas par manque de compétences, mais pour des raisons financières, à poursuivre des études de médecine, et si nous les accompagnions financièrement davantage, ce serait bénéfique. De fait, de nombreux bons élèves se dirigent vers des études d'infirmiers, faute de moyens.