Le problème de l'accès aux soins est sans doute le principal défi actuel du système de santé en France. Récemment, le Premier ministre a évoqué le nombre d'étudiants nécessaires pour combler ce déficit. Il est indéniable que nous avons besoin de davantage de médecins. Nous devons également discuter des modes d'exercice, car en moyenne, les médecins travaillent moins longtemps qu'auparavant.
Une question essentielle, souvent négligée, est celle de la formation des médecins dont nous avons besoin et de l'orientation des étudiants vers ces disciplines durant leur cursus. Cette question, bien que fondamentale, est rarement posée en ces termes. Elle implique une analyse des besoins de santé, non seulement au niveau des CHU, mais aussi pour l'ensemble des médecins et des professions de santé, compte tenu des transferts de compétences. Cette première étape d'analyse des besoins, bien qu'entamée, reste insuffisamment réalisée et doit être menée territoire par territoire, car les besoins varient.
Une fois cette analyse effectuée, il est crucial d'orienter les étudiants en conséquence. Lorsqu'ils débutent leurs études de médecine, certains étudiants sont déterminés, mais la majorité ne sait pas encore quelle spécialité choisir. L'enseignement théorique et les stages pratiques jouent donc un rôle déterminant. Enfin, il est essentiel d'assurer une adéquation entre les postes à l'internat et le nombre d'internes par discipline, y compris en médecine générale.
Concernant les professions paramédicales, de nombreux élèves infirmiers n'ont pas une représentation précise du métier lorsqu'ils intègrent les écoles d'infirmiers. Il est donc essentiel de leur montrer, avant même leur inscription, la réalité du travail à l'hôpital. Il est également impératif de renforcer les liens entre l'éducation nationale et le secteur de la santé. De nombreux métiers, tels que technicien de laboratoire, préparateur en pharmacie ou manipulateur radio, manquent dans nos hôpitaux, mais ils sont méconnus des lycéens. Nous devons donc intensifier nos efforts pour faire connaître ces métiers, souvent négligés dans les discussions.
Je considère que le principal problème de santé en France aujourd'hui, en raison de son ampleur et de sa dynamique, concerne la santé mentale des jeunes. Par conséquent, il est impératif de mettre en place une véritable politique de prévention et de prise en charge. Nous avons récemment organisé les assises de la pédiatrie, mais il est nécessaire de prendre des mesures concrètes et ambitieuses. Ici aussi, il est également essentiel que le monde de l'éducation nationale soit impliqué. On ne peut pas, d'une part, affirmer que la santé mentale des jeunes est une priorité nationale et, d'autre part, laisser la santé scolaire se détériorer comme c'est le cas actuellement.