Les mesures coercitives et incitatives ont été au cœur des débats de la loi HPST. Les médecins de premier recours, notamment ceux de ville, ont mené un lobbying extrêmement intense contre toute mesure pouvant être perçue comme coercitive. Les syndicats médicaux, sans exception, ont ainsi combattu férocement ces mesures. Dans mon esprit, le conventionnement sélectif ne pouvait être envisagé qu'avec un minimum d'adhésion de la part des médecins, invités à exprimer leur vision lors des négociations avec le ministère, tant pour l'installation que pour la permanence des soins. Cependant, ce projet n'a pas prospéré. Je ne peux estimer la manière dont la situation aurait pu évoluer, car il a également suscité un puissant mouvement de grève des internes, futurs médecins. Le Premier ministre m'a alors invité à renoncer à toute mesure coercitive.
Devant cette commission d'enquête, je tiens à dire toute la vérité : mon départ du ministère de la santé vers le ministère des solidarités m'a été présenté comme une nécessité pour se réconcilier avec les médecins libéraux. Je reste néanmoins convaincue qu'aucune organisation satisfaisante de la médecine de premier recours ne peut se passer d'un minimum d'actions fortement incitatives.