Depuis le début des travaux de cette commission d'enquête, les différents intervenants constatent unanimement un effondrement de la politique publique de protection de l'enfance. Ce constat est partagé par tous, à l'exception peut-être des services de l'État. La question des solutions me semble primordiale pour que nous puissions formuler des recommandations concrètes.
Vous avez évoqué une tribune qui a particulièrement retenu mon attention. En tant qu'éducatrice spécialisée en protection de l'enfance, je me suis souvent retrouvée seule avec des groupes de plus de douze enfants, sans collègues pour m'épauler. Vous avez souligné l'importance de taux d'encadrement élevés. Je souhaite aborder un autre angle, celui de l'attractivité de ces métiers. Il est essentiel, pour les enfants, de bénéficier de la présence d'un nombre suffisant d'adultes. Cependant, face à la fuite actuelle des travailleurs sociaux de la protection de l'enfance, il est tout aussi crucial d'assurer un nombre adéquat de collègues en poste pour garantir des conditions de travail acceptables. À mon avis, c'est un levier que nous pouvons actionner. Bien que le coût, estimé à 1,5 milliard d'euros, soit significatif, il n'est pas insurmontable dans le cadre d'un budget global. Je tiens à souligner la nécessité d'améliorer les conditions de travail, ce qui permettrait également d'optimiser les performances.
Un autre point important concerne le service du numéro d'appel 119, qui rencontre des difficultés persistantes et dont la situation ne s'améliore pas. De nombreuses personnes refusent de travailler dans ce service en raison de la dégradation des conditions de travail et de rémunération. Mon groupe politique propose d'augmenter la rémunération des travailleurs sociaux, dont les métiers ont perdu en pouvoir d'achat depuis vingt ans, se retrouvant à peine au-dessus du Smic. Cette situation n'aide pas à rendre ces postes attractifs. En évoquant le 119, je souligne une difficulté majeure liée à la présence d'un seul opérateur, ce qui est insuffisant et ne permet pas de transmettre toutes les informations ni de répondre à tous les appels.
Enfin, nous constatons une dégradation significative la protection maternelle et infantile (PMI), notamment du nombre de médecins de PMI sur le territoire. Cette situation empêche la mise en œuvre de véritables politiques de prévention. Avez-vous des propositions pour améliorer le fonctionnement des services de PMI ?