Je tiens à souligner à quel point il est important de ne pas oublier l'hospitalisme. La place de ces enfants n'est pas de rester à l'hôpital. L'hospitalisme, découvert après la guerre, concerne des enfants accueillis pendant de longues années. C'est ainsi que la pédopsychiatrie a presque vu le jour, en découvrant la dépression chez les nourrissons, forme de dépression dans laquelle l'enfant se laissait mourir faute de relations. L'être humain, et en particulier le bébé humain, a besoin de relations autant que d'air et de sucre. Il est crucial d'approfondir ce diagnostic et de mettre en place les réponses appropriées.
Soutenir et développer ces structures constitue un enjeu majeur pour la PMI. Nous avons la chance, dans notre pays, de bénéficier de services de PMI de grande qualité. Il est essentiel de soutenir leur attractivité et leur fonctionnement, car ils sont centraux et parfaitement complémentaires avec les réseaux construits autour de ces enfants.
Sur la question des médications, je me méfie des conclusions du rapport récent sur les sur-médications. Il est caricatural de dire que le médicament servirait de camisole chimique faute d'éducateurs. Ce discours existe, mais dans certains endroits, l'accès aux médicaments est insuffisant. De nombreux enfants ayant des troubles sévères n'ont jamais accès à un psychiatre ni aux médications qui leur sont nécessaires. Nous avons donc les deux extrêmes. Le fait que nous diagnostiquions mieux les dépressions chez l'enfant, les troubles de l'attention et l'autisme représente une avancée et les sur-médications dues à des partis pris idéologiques sont des débordements. Il faut rester prudent avant de conclure qu'elles pallient uniquement les manques éducatifs. Il est certain que nous ne prescrivons pas de médicaments pour que les adolescents se tiennent tranquilles, ce qui serait contraire à toute bonne pratique. J'espère que peu de collègues procèdent ainsi.