Tout dépend de l'ambition du projet. Un projet à la hauteur des besoins de ces enfants doit inclure à la fois des dispositifs d'intervention et de formation. Un véritable travail de partenariat doit se construire avec une véritable ambition. On peut créer une unité mobile ici, un accueil sans rendez-vous là, ou un groupe d'appui aux situations complexes. Depuis vingt ans, nous bricolons avec les moyens du bord, en essayant d'inventer des dispositifs. Mais cela mériterait d'être formalisé dans un véritable projet. Je ne sais pas comment il faudrait l'appeler, par exemple une clinique de soins pour les enfants de l'ASE, hébergée dans une unité fonctionnelle d'un service de psychiatrie ou d'une maison des adolescents, qui inclurait toute une dimension de travail partenarial. Cela participerait largement à l'attractivité des métiers. Pour les professionnels, les infirmières, les psychologues, les éducateurs de l'ASE, les conditions de travail peuvent être décourageantes. Le turn-over n'est pas endogène : lorsqu'elles ressentent leur impuissance, des personnes très généreuses, engagées dans ces métiers, ont besoin de trouver du sens et du soutien pour que ces enfants évoluent et en tirent bénéfice.