Intervention de Sébastien Vincini

Réunion du mercredi 22 mai 2024 à 15h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Sébastien Vincini, président du conseil départemental de la Haute-Garonne :

Il est difficile de se replacer dans le contexte où je me trouvais, à titre personnel. Lorsqu'on est premier adjoint, on n'est pas maire. De même, lorsqu'on est premier vice-président, on n'est pas président. Passer de la casquette de premier adjoint à celle de maire, ou de premier vice-président à président, implique une autre intensité dans la prise de conscience des problématiques. Les conseillers départementaux haut-garonnais, lorsqu'ils délibèrent, prennent en compte l'intérêt des contribuables de Haute-Garonne et celui de leur périmètre administratif. Ils ont toujours veillé, ce que je salue, à ce que l'impact financier des projets soit le moins lourd possible pour les contribuables de Haute-Garonne. Ainsi, ils ont pris en compte les travaux engagés sur la RD20. Cela faisait partie des réserves préalables sur lesquelles j'ai pu émettre un avis, même si je ne m'étais pas prononcé à titre personnel. J'ai toujours participé aux séances sur ce sujet.

Lors de l'examen des déviations, mon nom apparaît parmi ceux qui ont défendu l'intégration de la déviation de Verfeil, pour laquelle nous étions engagés financièrement à hauteur de 50 %. Nous avons également veillé à ce que le péage soit décalé à l'Est de Verfeil, afin d'éviter la construction d'un deuxième barreau à Verfeil, ce qui aurait encore impacté l'agriculture et empiété sur des terres. Nous avons par conséquent utilisé la déviation existante sans l'intégrer dans un tronçon à péage déjà financé par les contribuables. Cette déduction a été prise en compte dans le montage financier et la répartition des contributions. Vous avez raison de souligner que nous sommes concernés par 13 % du linéaire, dont une partie sur laquelle nous avions investi il y a moins de vingt ans, pour un montant déduit de notre contribution. Notre part est donc, en effet, très relative.

Je n'ai aucun élément de comparaison pour évaluer l'équilibre financier et la subvention d'équilibre par rapport à d'autres projets autoroutiers. Cependant, je suis bien conscient des investissements de ma collectivité dans les projets d'infrastructures. Ainsi, je connais le coût du tristement célèbre pont de Mirepoix-sur-Tarn. De même, je n'ignore pas que le contournement, bien que modeste, de la commune de Bessières, destiné à éviter le passage des poids lourds, représente un investissement significatif. Chaque année, nous allouons des fonds considérables pour renforcer, sécuriser et aménager nos réseaux routiers, qui s'étendent sur plus de 6 000 kilomètres de routes départementales. Pour maintenir ces routes en bon état et circulables, il nous faut mobiliser entre 45 et 65 millions d'euros.

À l'échelle des investissements publics de ma collectivité, la contribution à ce projet d'autoroute est donc très modeste. À titre de comparaison, un rond-point sur une route départementale de grand gabarit coûte entre 800 000 et 1 million d'euros en aménagement de sécurisation. Un ouvrage d'art, tel que le pont de Mirepoix-sur-Tarn, a nécessité un investissement de 14 millions d'euros. De plus, aucune subvention ne vient équilibrer ces dépenses, et il n'existe pas de péage pour les compenser. Ainsi, c'est le contribuable haut-garonnais qui finance ces 14 millions d'euros d'investissement net. Je ne cherche pas à minimiser l'importance de ces ouvrages dans le débat public, mais il est essentiel de comprendre que, du point de vue du contribuable haut-garonnais, l'impact de notre contribution est très relatif.

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