J'ai bien écouté toutes les interventions, et il est manifeste que les conséquences de nos décisions sont beaucoup plus lourdes, qu'elles soient positives ou négatives, pour l'Afrique que pour la France. Après avoir exercé une influence décisive, prépondérante et parfois impériale sur les décisions de cette région, notre premier devoir est de respecter la volonté des pays africains, quels qu'ils soient.
Nous avons constaté, en écoutant les différents intervenants, que les choix qui leur sont offerts sont complexes : rester, ne pas rester, transformer. Tous ces choix sont très difficiles. Je pense que notre pays doit être à l'écoute des Africains. Nous disposons d'une boîte à outils que nous mettons à leur disposition et ils s'en servent à leur manière. Cette disponibilité de la France me semble être la sagesse pour un pays comme le nôtre. Quels que soient les choix des États africains, respectons leur souveraineté. C'est à eux de prendre leur destin en main, et nous devons leur offrir les possibilités d'avancer, qu'ils souhaitent obtenir de nous. Ce message d'humilité est, à mon sens, la leçon que nous devons tirer de cette remarquable table ronde.
Nous avons tous énormément appris et avons été éclairés sur cette situation éminemment complexe. Je cite souvent Sempé dans ces cas-là : premier volume, « Rien n'est simple », deuxième volume, « Tout se complique ». Notamment, la France ne doit plus avoir la volonté de faire le bonheur des gens malgré eux. Nous sommes à leur service et c'est à eux de prendre des décisions, comme vous l'avez rappelé, qui sont très difficiles.