Que faire des pays qui souhaiteraient rester dans la zone CFA ? Les traités sont clairs : un pays peut sortir sans préjudice pour la continuation du traité. Chaque nation a la liberté de décider de son départ. Les accords signés resteront valables pour les autres. Ceux qui souhaitent demeurer dans cette architecture en auront la liberté. Ils auront ainsi exprimé un choix, ce qui, à mon sens, n'a pas été fait depuis les indépendances.
Faut-il préserver des marques ou évoluer vers l'éco ? Sauver des marques, c'est conserver une trace de l'histoire. Nous sommes tous façonnés par l'histoire. Cependant, il est essentiel que les pays se développent avec leurs propres ressources. Aujourd'hui, nous débattons comme si le seul choix était entre le franc CFA et le franc CFA, ou entre les unions monétaires. Pourtant, les pays africains doivent faire preuve de plus d'intelligence et d'innovation.
Rien n'empêche de créer des systèmes solidaires sans nécessairement adopter une monnaie unique. Par exemple, on pourrait mutualiser les réserves ou instaurer des mécanismes d'assistance mutuelle, comme cela a été proposé et existe déjà. Des lignes de crédit pourraient être négociées. Il est possible de concevoir une architecture qui ne se limite pas aux changes fixes, flexibles ou aux unions monétaires traditionnelles. Je partage l'idée que la réflexion n'a peut-être pas suffisamment avancé dans ce sens.
La suite repose sur la volonté des peuples et des États, ainsi que sur un projet transformationnel global. La monnaie doit s'inscrire dans ce projet. Il faut comprendre que les Africains ont observé, pendant deux décennies, des pays en développement devenir des pays émergents, voire puissants. Pendant ce temps, avec des instruments comme le franc CFA et la coopération avec l'Europe, le sous-développement a stagné. Cela engendre une frustration et un besoin de changement de paradigme.