La question de savoir si le franc CFA est surévalué et s'il encourage les importations tout en décourageant les exportations est légitime. Pour y répondre, il convient d'examiner la composition de ces importations et exportations.
En ce qui concerne les exportations, les pays concernés exportent principalement des matières premières. La compétitivité est moins un enjeu dans ce cas car les prix sont déterminés sur les marchés internationaux. Pour les produits manufacturés, l'effet prix est significatif car il peut influencer la compétitivité. Cependant, pour les matières premières, bien que cela soit plus complexe, cet effet existe aussi. En ce qui concerne les importations, la situation est similaire. Ces pays importent principalement de l'énergie, des biens alimentaires et des biens d'équipement. L'effet prix peut jouer un rôle mais il y a également un effet volume. La question se pose de savoir s'ils ont la capacité de substituer ces importations. Ils s'approvisionnent à l'étranger et disposent d'une monnaie assez forte pour payer ces importations.
Si une dévaluation devait avoir lieu, auraient-ils la capacité de trouver des alternatives au niveau régional ? Cette question est effectivement légitime. Concernant la dette, la question de l'endettement est également pertinente. Ces pays, comme l'ensemble des pays en développement, s'endettent en dollars. Être arrimé à une monnaie forte permet de maîtriser la facture du service de la dette. En cas de sortie de ce système et de dévaluation éventuelle, la facture de la dette pourrait exploser. Voilà les éléments de réponse par rapport à ces deux questions.