Je souhaite revenir sur les propos concernant le rôle des importations et exportations. La faiblesse de l'euro peut avoir des conséquences sur les ménages européens en impactant directement l'inflation. Mais, comme vous l'avez mentionné, Mme Laffitteau, elle a également des répercussions sur le continent africain, notamment pour les États africains dont la monnaie est indexée sur l'euro par le franc CFA. À première vue, les pays exportateurs africains de matières premières peuvent sembler bénéficier de cette parité monétaire. Cependant, l'effet de compétitivité lié à la baisse du franc CFA est limité par le fait que ces exportations sont principalement libellées en dollars. Par conséquent, les importateurs voient leurs prix d'importation augmenter sous l'effet du même mécanisme. Cela alimente donc la flambée des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, déjà sous tension depuis la guerre en Ukraine. De nombreux pays à bas revenu ont dû contracter des emprunts en dollars pour faire face à la pandémie de Covid-19.
Pour les pays très endettés en dollars, la dévaluation du franc CFA pèse lourdement sur les finances publiques. Les pays de la zone CFA subissent la volatilité de l'euro, ce qui entraîne des conséquences sur leurs dettes et leurs balances commerciales. Vous avez également souligné ce point de manière pertinente.
J'aimerais vous entendre à nouveau sur les solutions envisageables pour pallier ces difficultés. Existe-t-il, selon vous, un système alternatif permettant de renforcer la capacité des États africains à exporter et à importer ? Pourriez-vous approfondir ces notions d'importation et d'exportation, particulièrement en lien avec le dollar ?