J'aimerais que Mme Lafitteau développe davantage l'initiative prise par les États du Sahel, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont créé, en septembre 2023, l'Alliance des États du Sahel. Cette alliance, dirigée par une junte militaire, exprime de manière virulente un sentiment anti-français. Nous avons déjà longuement discuté de ce contexte. Ils ont annoncé leur départ de la CEDEAO en janvier 2024, ce qui impliquerait également leur retrait de l'UEMOA. Bien que les devises continuent d'être imprimées à Vic-le-Comte, la tutelle de la France, à mon avis, n'existe plus, ce qui a d'ailleurs nécessité la loi que nous avons votée en 2020.
Très concrètement, ma collègue Mireille Clapot a rappelé les propos de Stéphane Séjourné. Cependant, je souhaiterais obtenir des éléments concrets. Ces trois États de l'Alliance des États du Sahel ont-ils les moyens, malgré leurs difficultés, de créer les instruments nécessaires, notamment une banque centrale, pour une monnaie souveraine ? Nous connaissons leurs défis, tels que la menace du terrorisme et la pauvreté. Ont-ils les capacités pour mettre en place ces structures essentielles ?