Concernant les scénarios, je souhaite revenir sur certains points évoqués. Tout d'abord, en ce qui concerne l'aspiration à la souveraineté nationale, il est indéniable que cette aspiration est présente. Le débat porte sur la volonté des pays de ces zones de rester ou non dans la monnaie commune. Cette question est centrale et la réflexion doit se faire en Afrique, au niveau des banques centrales et de leurs Parlements, afin de déterminer s'ils souhaitent maintenir une collaboration monétaire. La France, par exemple, ne siège plus au sein BCEAO et n'est représentée qu'à un siège au niveau de la BEAC. Les pays concernés sont donc entièrement souverains pour mener cette réflexion en interne.
Ensuite, concernant le projet de l'eco, il s'agit d'un projet porté par la CEDEAO. Ce projet de monnaie commune concerne à la fois l'UEMOA et les sept autres pays de la CEDEAO qui ne participent pas à la coopération monétaire. Ce projet, vieux de trente ans, rencontre de nombreuses difficultés et est constamment repoussé. Le manque d'intérêt manifeste du Nigeria, le géant de la zone, constitue un obstacle majeur. Cela en fait une problématique récurrente en Afrique de l'Ouest.