La confiance est une question essentielle lorsqu'il s'agit de monnaie. Bien que le franc CFA soit souvent critiqué dans les discours, la confiance dans cette monnaie semble se maintenir en pratique. Si la confiance faisait défaut, les opérateurs économiques, qu'il s'agisse de ménages, d'entreprises ou d'investisseurs, auraient déjà opté pour une autre monnaie, comme cela se produit dans les pays voisins. Or, nous constatons le contraire. Actuellement, les pays africains subissent de nombreux chocs, notamment en raison de l'inflation, de la crise en Ukraine et des tensions au Moyen-Orient. Dans ce contexte de vulnérabilité mondiale, certaines monnaies s'effondrent tandis que d'autres restent stables, avec un taux de change réel bien maintenu. Je ne conteste pas le problème de confiance dans les discours et dans l'opinion publique.
Pour renforcer cette confiance, deux éléments sont essentiels en cas de réforme : des institutions solides et un niveau de réserve de change suffisant. L'histoire montre que dans tous les pays ayant changé de monnaie ou entrepris des réformes monétaires, l'absence d'institutions solides conduit les opérateurs à se tourner vers d'autres monnaies, quel que soit le régime de change adopté. Le Sénégal, par exemple, remplit ce critère, comme l'ont démontré les dernières élections et le rôle du Conseil constitutionnel. Un niveau de réserve de change suffisant est également crucial pour maintenir la liquidité monétaire dans le pays. Monsieur Ze Belinga l'a mentionné précédemment. Ces deux critères sont indispensables pour asseoir la confiance, quelles que soient les réformes mises en place.