En matière de monnaie et de confiance, je souhaite commencer par la confiance. Comme l'affirment les économistes et institutionnalistes français, la monnaie est caractérisée par la confiance. Le problème actuel, qu'il ne faut pas dissimuler, est que le franc CFA a perdu presque toute sa légitimité. Quand je dis presque, c'est parce que les officiels ne l'admettront pas ; mais les populations n'en veulent plus. Si les officiels ou les cadres ne le reconnaissent pas, il faut aussi admettre que, par le passé, ceux qui l'ont fait en ont payé le prix, politiquement ou autrement. Il sera donc extrêmement difficile de restaurer la confiance avec un outil qui a perdu sa légitimité et dont l'illégitimité risque de croître, compte tenu de la démographie sous-jacente à cette critique. Par ailleurs, nous faisons face à des problèmes de fossés numériques. Les questions numériques progressent et l'on pense qu'elles contribuent de plus en plus à l'inclusion monétaire de ceux qui n'ont pas accès à un compte bancaire. Cependant, de mon point de vue, cette inclusion reste précaire en raison des problèmes persistants d'accès au numérique, malgré les progrès réalisés. Je suppose qu'il existe des réponses plus techniques ou spécialisées à ces enjeux.