Aujourd'hui, nous abordons la question de l'Afrique sous l'angle monétaire, un sujet particulièrement pertinent. L'Afrique est constamment au cœur de notre actualité, notamment en raison des récents bouleversements politiques. Je pense bien sûr aux coups d'État au Soudan, en Guinée, au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Gabon, ainsi qu'aux changements démocratiques au Sénégal. Nous avons également en tête les campagnes antifrançaises, la montée en puissance de la Russie et de la Chine dans plusieurs États africains, ainsi que les grands enjeux économiques, écologiques et numériques, sans oublier les vulnérabilités liées à l'endettement. Le sujet monétaire est d'autant plus d'actualité que, ces jours-ci, les États africains se réunissent dans le cadre des assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement. Je considère que l'Afrique est un continent innovant, riche de sa jeunesse, qui a besoin de stabilité et de leviers de financement pour transformer ses ressources naturelles en valeur ajoutée. La monnaie, comme l'a souligné M. Cabrillac, contribue à cette stabilité et constitue, en quelque sorte, une protection contre les troubles.
La France a joué un rôle important dans le passé, mais comme l'a déclaré le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, lors de sa tournée en avril dans différents pays africains, la France restera désormais à distance des décisions monétaires qui ne relèvent que des pays concernés. « Nous avons accompli notre part en sortant de la gouvernance du franc CFA », a-t-il affirmé. « Maintenant, c'est aux États africains de décider ». Le nom même du franc CFA porte une symbolique forte, comme vous l'avez tous souligné. M. Ze Belinga, j'ai bien entendu vos propos sur les externalités négatives qui débordent la zone du franc CFA.
Ma question porte sur le numérique et la confiance. Une monnaie repose sur la confiance. Comment, dans le contexte actuel marqué par des campagnes de désinformation, pouvons-nous renforcer la confiance autour d'une monnaie ?