Je tiens à préciser que l'asymétrie historique et politique entre la France et les États membres de cette zone pèse considérablement. Cependant, là où des choix différents ont été faits, cela ne remet pas en cause la qualité, parfois imparfaite, des relations entre les pays monétairement indépendants et la France. Il est essentiel de dissocier ces aspects. La France est ouverte sur cette question et ne lie pas l'intensité des liens à créer avec les États africains au maintien de ce système, bien que nous reconnaissions certains avantages.
Ensuite, vous avez soulevé deux problèmes économiques majeurs. Le premier concerne l'arrimage des monnaies africaines à l'euro, une entité dont l'évolution repose sur d'autres espaces économiques. Une réflexion approfondie est nécessaire, tout comme pour le franc par rapport à la zone européenne. Le second problème est celui de la fixité de cet arrimage à une zone inadaptée. Enfin, sur le plan économique, se pose la question de l'inconvénient d'avoir un niveau élevé de valeur monétaire. Nous, Français, nous interrogeons également sur la surévaluation de notre monnaie pour nos échanges. Le premier problème est donc celui de l'arrimage, et le second, celui de la fixité de cet arrimage à une zone inappropriée.
La quatrième question, qui rejoint certaines réflexions finales de notre dernier intervenant, concerne la part de l'intégration à la zone euro et la part de la mutualisation au sein des deux zones, principalement l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, notamment en matière de mutualisation des réserves. Peut-on envisager un fonctionnement sans la France ? Ce n'est pas évident mais cela soulève une problématique intéressante. Le problème ne réside-t-il pas dans l'existence de trois niveaux de monnaie nationale, régionale et de zone ? Ces trois niveaux peuvent-ils être distingués ?
Je n'en dis pas plus, je souhaitais simplement formaliser certaines des interrogations qui me semblaient ressortir de ces excellentes interventions inaugurales dont vous nous avez gratifiés.