Cette proposition de loi vient gommer une injustice dont les Corses sont victimes depuis de trop nombreuses années. L'ouverture d'un CHU en Corse a fait l'objet d'un vote à l'unanimité du parlement corse, ce qui souligne l'urgence des besoins.
La Corse ne dispose que de deux centres hospitaliers, dont la majorité des investissements provient d'associations locales fondées sur la solidarité. Cette situation n'est plus tenable. Chaque année 26 000 patients doivent être déplacés loin de chez eux pour recevoir des soins. En Corse, le meilleur médecin, c'est l'avion. L'accès aux soins est un enjeu majeur pour tous les citoyens français ; en Corse, il faut attendre en moyenne trois semaines à un mois pour obtenir un diagnostic de cancer. Les délais de transport pour accéder à des soins spécialisés sont intolérables, surtout pour un territoire dont 40 % de la population aura plus de 60 ans d'ici à 2030.
Les CHU ont clairement pour retombées que 60 % des jeunes médecins qui y ont fait leur internat s'installent dans leurs alentours. Le problème de l'accès aux soins, particulièrement grave en Corse, se fait sentir partout en France, notamment dans les territoires d'outre-mer et les zones rurales. Au Rassemblement National, nous soutenons toutes les initiatives qui visent à augmenter le nombre de centres hospitaliers de formation dans les territoires touchés par les difficultés d'accès aux soins. Nous devons anticiper la fin du numerus apertus en constituant suffisamment de centres de formation et de recherche. Puisqu'il faut dix ans pour construire un CHU pleinement fonctionnel, commençons sans tarder. Nous soutiendrons évidemment cette proposition de loi de bon sens.