Il y a quelque hypocrisie à parler de dialogue social alors que le Gouvernement ne laisse jamais la main aux partenaires sociaux et reprend toujours le contrôle, grâce aux lettres de cadrage. Le dialogue social n'existe pas parce que vous l'avez tué.
Et il y a une forme de lâcheté de la part des macronistes à propos de la contracyclicité : alors que vous vous étiez engagés à améliorer les conditions d'indemnisation lors des périodes plus difficiles, vous vous défilez finalement et profitez d'une telle période pour lancer une attaque dévastatrice contre les personnes au chômage.
Les chômeurs sont dix fois plus nombreux que les emplois disponibles. Même en enchaînant les chômeurs aux chaînes de production, vous ne parviendriez pas à trouver suffisamment d'emplois. Ce n'est pas en affamant nos concitoyens que vous leur trouverez un emploi. Quant au turnover important sur certains postes, il s'explique par leur caractère pénible ou leur mauvaise rémunération.
Enfin, arrêtez de vous vanter : les emplois créés renvoient pour 700 000 d'entre eux à des emplois d'autoentrepreneur, pour 250 000 à des contrats d'apprentissage.
Au lieu d'évoquer l'intérêt d'être au chômage, vous devriez vous interroger sur celui d'être en emploi. Vous prétendez que les salariés en CDD mènent la grande vie, alors que ces contrats les empêchent de trouver un appartement, voire de se nourrir. Voilà le quotidien des Françaises et des Français dans un contexte d'inflation.
Vous vous défilez sur le dialogue social ; vous vous défilez après vos promesses de mesures contracycliques ; vous continuez de taper sur les chômeurs ; vous ne créez pas d'emplois qui permettent de vivre et vous nous reprochez ensuite de ne pas être favorables à l'emploi. L'hypocrisie et la lâcheté de la Macronie ne sont pas à la hauteur de ce débat.