Intervention de François Ruffin

Réunion du mercredi 5 juin 2024 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Entendre que les CDD ne sont pas des contrats précaires me met en colère. Les députés gagnent 7 500 euros par mois, ce qui leur permet un rapport, disons, détendu à la précarité.

La semaine dernière à Grigny, j'ai rencontré des jeunes qui suivent une formation dans le domaine de la fibre optique. Alors qu'ils ont 24 ou 25 ans, ils sont condamnés à habiter chez leurs parents, parce qu'ils enchaînent les contrats précaires. Ils espèrent cumuler plusieurs boulots pour pouvoir un jour s'installer dans la vie.

Il y a trois jours, à Amiens, une animatrice m'a confié souhaiter avoir des enfants, mais que ce n'était pas envisageable, ni elle ni son conjoint ne bénéficiant d'un contrat stable. Comment se construire et construire sa vie dans ces conditions ?

La précarité est une souffrance. Personne ne s'installe avec joie dans des bouts de boulot. Nous serons cuits, si vous ne comprenez pas qu'en forçant nos concitoyens à construire leur travail sur du sable, vous déstabilisez la société.

Si les salariés des Ehpad refusent de s'installer dans leur travail, c'est parce qu'ils ont le sentiment de ne pas pouvoir le faire correctement. Il y a quinze jours, une aide-soignante m'a fait part de son impression de travailler à l'usine. Elle n'a même pas le temps de s'asseoir sur un lit pour prendre la main d'une mamie. Pour sortir de cette situation, il faudrait réglementer pour améliorer la qualité de vie au travail.

Tout à l'heure, j'ai retiré un propos, après avoir convenu que je m'étais trompé. Je vous demande de faire de même.

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