Le plan d'austérité budgétaire prévoit 83 millions d'euros d'économies pour l'agriculture. Le ministre Le Maire a indiqué à l'hebdomadaire La France agricole que cette somme serait trouvée sur la masse salariale. Doit-on comprendre que des départs à la retraite de fonctionnaires du ministère ne seront pas compensés ? Il serait dommage que des postes d'enseignants disparaissent alors que nous venons de fixer l'objectif, dans le projet de loi d'orientation agricole, d'accroître le nombre d'étudiants de 30 % dans les cursus agricoles. Il serait également dommage que la recherche soit mise à contribution, étant donné que nous nous accordons à la considérer comme indispensable à la transition agroécologique.
Ces 83 millions d'euros correspondent en gros au montant du fonds d'urgence pour l'agriculture biologique que vous avez annoncé lors du dernier Salon international de l'agriculture, qui est largement insuffisant puisqu'il ne permettra d'aider que 15 % des fermes alors que le double en aurait besoin, à en croire le président de la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB).
Cette somme correspond également aux crédits affectés à l'aide au portage foncier, que propose le fonds pour les entrepreneurs du vivant. Précisons en passant que 80 millions d'euros ne permettront que quarante-trois installations par an, alors qu'il en faudrait au moins 10 000.
Vous me répondrez certainement que le budget de l'agriculture a augmenté en 2024, mais les exemples que je viens de donner montrent que les crédits demeurent insuffisants pour affronter la transition agroécologique. Peut-être pourriez-vous souffler à M. Le Maire qu'accompagner financièrement l'agroécologie permet d'épargner sur le long terme ? Cette forme d'agriculture entraîne moins d'externalités négatives, moins de pollution des eaux, moins de cancers chez les agriculteurs et leurs familles, et donc un gain pour la santé et pour la société en général.