S'agissant d'abord des forêts, je crois que nous nous sommes collectivement laissés intoxiquer par l'idée selon laquelle leur surface s'accroîtrait de 60 000 hectares chaque année. Cette progression est principalement due à la déprise agricole, laquelle ne produit pas des forêts, mais des friches, qui ne stockent pas beaucoup de carbone.
Les forêts souffrent de différents stress. Il y a tantôt trop d'eau, tantôt pas assez, ou des températures parfois trop élevées. Alors que leur volume progressait de 2 à 3 % par an, tout comme leurs capacités de stockage du carbone, nous faisons face à une situation nouvelle : en raison des stress que je viens d'évoquer, les forêts s'accroissent beaucoup moins que par le passé et plusieurs maladies entraînent un dépérissement forestier. Dans certains massifs, les scolytes font mourir entre 20 et 40 % des arbres, voire 100 % dans certains endroits. Vous l'avez indiqué, le risque est d'aboutir, à terme, à un stockage de carbone négatif, ce qui est un gros problème.
La première chose à faire est de s'interroger sur l'utilisation des bois récoltés après ces crises, car nous n'avons aucun intérêt à simplement laisser mourir les arbres en forêt. Nous devons les extraire avant, afin de les exploiter pour la construction ou l'ameublement, en préservant leurs capacités de stockage du carbone. Je rappelle à cet égard que les poutres qui ont brûlé dans la cathédrale Notre-Dame de Paris avaient mille ans… La capacité du bois à stocker le carbone est donc particulièrement durable. Nous avons donc lancé un plan sur les bois de crise.
Le deuxième enjeu est de replanter massivement. Notre plan de renouvellement forestier, qui est antérieur au rapport de l'Académie des sciences, a été doté de 509 millions d'euros en autorisations d'engagement au titre de la loi de finances pour 2024. Nous aurons l'occasion d'en reparler, mais j'estime qu'il ne faut pas faire dans la dentelle dans ce domaine.
Quant aux populations de chats, je rappelle que vous avez approuvé l'octroi de 3 millions d'euros de crédits pour accompagner les opérations de stérilisation. Peut-être faudra-t-il accroître cette somme, mais il faut aussi que les collectivités prennent leur part. L'État ne peut pas tout : c'est le conseiller municipal que je suis qui le dit.