Je ne reviendrai pas sur l'ensemble de votre politique agricole, avec laquelle nous sommes en désaccord ; ce n'est pas l'objet de nos débats du jour. Je vous interrogerai plutôt sur deux sujets, qui devraient intéresser tout le monde.
Le premier est celui de la gestion durable des forêts. Comme vous le savez, ces dernières constituent un puits de carbone et un enjeu majeur pour la captation des émissions de gaz à effet de serre. Or plusieurs rapports nous alertent sur la capacité réelle de nos forêts à absorber le carbone, l'Académie des sciences indiquant qu'entre 2015 et 2020, cette capacité a été divisée par deux. Ainsi, aux bonnes nouvelles annoncées la semaine dernière par le Premier ministre au sujet des émissions s'adjoint une information moins positive : le puits de carbone que constituent les forêts est moins efficace que prévu.
Le ministère de l'agriculture confirme-t-il les conclusions de l'Académie des sciences et réfléchit-il à cette question ? Si ces informations sont avérées, je présume que des décisions budgétaires très importantes devront être prises pour restaurer nos forêts, afin que ces dernières recouvrent leur capacité à capter le carbone. Ce n'est pas anecdotique : la baisse du volume de carbone capté par nos forêts dépasse le total des émissions dues à notre production de déchets.
Deuxième sujet, la sous-exécution des crédits alloués à la protection animale – sujet qui, comme vous le savez, tient à cœur à la présidente Le Pen. La note du rapporteur spécial sur la mission Agriculture, alimentation, forêts et affaires rurales donne des éléments d'explication, mais la question n'est pas anodine pour les politiques publiques.
Plus particulièrement, votre ministère envisage-t-il un accroissement substantiel des subventions accordées aux associations qui participent à la castration des chats, afin de limiter le nombre de chats sauvages ? Cette action constitue une véritable mission de service public et contribue à la préservation d'animaux comme les oiseaux. En effet, les efforts de nos agriculteurs seront vains si la faune est dégradée par la prolifération des chats sauvages. La Fédération nationale des chasseurs a été beaucoup moquée quand elle a évoqué cette question mais, sans vouloir diaboliser les chats – mon parti ne me le pardonnerait pas ! – j'estime qu'il y a là un véritable enjeu.