Monsieur le ministre, je ne suis pas tout à fait convaincu par vos réponses. En 2018, on a privatisé un monopole, qui en est d'ailleurs toujours un car, sur les 2,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires de La Française des jeux, 2 milliards d'euros correspondent à des activités de loterie, relevant du monopole. En privatisant un monopole dont les rendements sont croissants, nous nous sommes privés de 245 millions d'euros et des bénéfices futurs d'une entreprise que nous contrôlons et que nous avons vocation à réguler. C'est inacceptable.
On peut d'ailleurs penser que, sans cette privatisation, l'évolution de l'entreprise aurait été possible avec un cadre juridique modernisé, comme le permet la loi Pacte, et un cadre financier également modernisé. Je rappelle que l'équipe dirigeante de La Française des jeux est aujourd'hui le même qu'avant la privatisation – Mme Stéphane Pallez était déjà en place en 2015 – et que, pour une grande partie, l'augmentation du chiffre d'affaires est liée aux activités sous monopole.
Je tiens donc à vous dire mon scepticisme sur cette opération. J'ai le sentiment que, comme lors de la privatisation des autoroutes en 2018, que les Français n'ont pas oubliée, nous avons sacrifié une entreprise d'intérêt national qui n'aurait jamais dû être privatisée.