Il serait utile de mieux flécher les émissions de dette vers le marché intérieur. Quand vous avez 3 000 milliards de dette, que vous émettez 285 milliards d'obligations, que vous payez 54 milliards d'intérêts et que 55 % de la dette est détenue par des non-résidents, on comprend que cela conduise à une hémorragie de l'ordre de 30 milliards par an. Il faut réorienter les émissions vers l'épargne liquide du marché intérieur, qui existe.
Nous avons déjà eu ce débat et nous connaissons votre position, monsieur le ministre. Je suis sûr que vous en changerez, car vous êtes un garçon intelligent. Votre raisonnement ne tient ni à court terme – ce n'est pas parce qu'on va mieux flécher les émissions vers l'intérieur que le marché potentiel au niveau mondial va se réduire –, ni à moyen terme au niveau macroéconomique. Les intérêts injectés dans le marché intérieur conduisent ipso facto à une hausse de la consommation et de l'investissement, lesquels font augmenter la croissance, donc les revenus fiscaux, ce qui réduit les besoins d'émissions. Il n'est pas nécessaire d'être très malin pour le comprendre.
J'espère défendre bientôt une proposition de loi en ce sens et rouvrir ainsi le débat en séance.