Nous partageons l'idée qu'il est nécessaire de tenir nos comptes et, une fois passées les crises, de nous engager dans une réduction progressive de notre déficit public. Comme Bruno Le Maire et moi-même l'avons réaffirmé, l'objectif est de ramener ce déficit au-dessous de 3 % en 2027, en tenant compte des effets des crises successives que nous avons traversées.
Cette réduction est progressive. Nous nous sommes fixé un objectif de 5,1 % pour cette année. En évoquant l'annulation de 10 milliards d'euros de crédits, vous soulignez à juste titre qu'il faut veiller aux dépenses, en préservant les dépenses d'avenir et en réduisant certaines dépenses de fonctionnement.
Je me suis ainsi engagé à une réduction de 25 % des surfaces de l'État. Nous avons accéléré les cessions et nous sommes fixé un objectif de 750 millions d'euros de gains sur les achats de l'État pour cette année. Nous faisons donc toutes les économies possibles et je précise que les 10 premiers milliards d'euros d'économies n'ont concerné que l'État, par souci d'exemplarité et parce qu'il fallait réagir immédiatement.
Pour atteindre 5,1 % de déficit, 10 milliards d'euros d'efforts supplémentaires sont encore prévus de la part de l'État, mais il faudra aussi compter avec les collectivités territoriales, dont les dépenses ne doivent pas croître plus vite que l'inflation – cette croissance étant, par exemple, limitée à 0,5 point en dessous du taux d'inflation, sans recourir aux contrats de Cahors. Nous travaillons aussi à des recettes supplémentaires. Lors du débat sur le programme de stabilité, nous avons expliqué comment nous allions atteindre cet objectif et nous aurons, lors du débat sur les textes financiers en vue de la préparation du PLF pour 2025, un échange sur les moyens permettant de passer de 5,1 % à 4,1 % de déficit l'année prochaine. À cet égard, j'appelle les députés intéressés à nous faire part de leurs propositions concrètes d'économies pour participer à la construction de notre prochain PLF.